samedi 25 avril 2009

J'avais un rêve...

Dans mon livre à paraître au cours de l'année, je clame haut et fort que le bonheur est un état prenant sa racine à l'intérieur de nous et se manifestant vers l'extérieur. Il y a cependant ces petits bonheurs quotidiens qui nous rendent heureux et nous transportent de joie.

En voici un, et peut-être l'avez vous vécu aussi.

J'ai toujours aimé les oiseaux. Je crois que c'est mon père qui, le premier, m'a partagé cet amour envers ces merveilleuses créatures. Quand les merles arrivaient sur notre terrain, au printemps, il me faisait venir à la fenêtre pour que l'on observe ensemble les rouges gorges piétinant le sol, espérant qu'un ver de terre se pointe le bout du nez.

Et que dire des hirondelles ? Nous les avons observées si souvent quand elles dessinaient, sans raison apparente, des figures elliptiques dans un ciel nuageux. Quand deux de ces petites créatures sont venues faire leur nid sous le toit de notre porche, mon cœur d'enfant était comblé.

Des années plus tard, ce fut à mon tour de transmettre mon amour des oiseaux à mes garçons. Quelle joie de les amener observer les oies blanches à Cap Tourmente. Ce rendez-vous annuel était inscrit en lettres rouges sur le calendrier. Incontournable ! Des heures à les regarder arriver, décoller et simplement se reposer.

Je ne suis pas du genre à écouter une pièce de musique ou un film à répétition. Il y a cependant une exception. Quand Le peuple migrateur s'est amené sur nos écrans, j'ai acheté le DVD et je me suis fait plaisir. On m'a offert en cadeau le superbe volume dans lequel on retrouve plusieurs photos extraordinaires et, en prime, des photos prises lors du tournage. Les membres de l'équipe ont vécu, pendant trois ans, une relation privilégiée avec les oiseaux. J'étais content pour eux ; en fait, je les enviais, je ne m'en cache pas. Il y eut alors une pensée qui monta : "si cela pouvait m'arriver "! Et cette pensée se transforma en rêve.

J'ai installé des mangeoires sur le terrain. Les chardonnerets, les moineaux, les pics et les roselins s'en donnaient à cœur joie. La cour est devenue le rendez-vous de tout un peuple ailé. Les tourterelles tristes, les geais bleus, les merles et à l'occasion un couple de cardinals. Mais quand j'ai découvert les mésanges, je suis tombé en amour. Il fallait les voir cueillir les graines de tournesol, puis aller briser les écales sur une branche. Un jour, ma conjointe qui travaillait sur le terrain, parla à une mésange. Celle-ci s'amena sur une branche près d'elle, en fait à trois pouces de son nez, et se mit à lui répondre ! Elle en pleura de joie.

Par après, un couple d'amis me raconta comment ils nourrissaient les mésanges dans leurs mains. Mon rêve se précisait : je voulais plus que tout au monde vivre la même expérience qu'eux. À ce moment, je résidais dans le quartier Lebourgneuf, près du sentier de l'Escarpement. Les habitués nourrissaient les mésanges dans leurs mains. Une belle journée hivernale, alors que je déambulais le sentier, je m'arrêtai net : un couple était là, immobile, tenant des graines de tournesol dans leurs mains tendues vers le ciel l. Et les mésanges se posaient sur leur pouce pour les cueillir ! Quand le couple eut repris sa marche, je ne pus m'empêcher de leur dire à quel point je les trouvais chanceux. Sur ce, l'homme fouilla dans sa poche et me donna le reste de ses graines de tournesol.

Et mon rêve se réalisa...

Mésanges. Quel joli nom ! Mes anges...

Ce sont très certainement des oiseaux de bonheur...