vendredi 30 septembre 2011

La vie est-elle un combat?

"Il a perdu son combat contre le cancer." Voilà une phrase que l'on a entendue à plusieurs reprises au cours des derniers mois. Avec les décès de Jack Layton et de David Servan Schreiber, la phrase a résonné dans les bulletins de nouvelles et sur les médias sociaux. Et pourtant... La vie est-elle vraiment un combat?

Je pense que oui si on la voit et si on la vit comme tel. Combien de fois m'est-il donné de lire "je suis un(e) battant(e)", ou "je suis tanne(e) de me battre" et autres pensées semblables. Le fait est que, si l'on considère la vie ainsi, on devra s'attendre à gagner et à perdre des batailles. Mais quoi qu'il en soit, on est dans la résistance. Et... "Ce à quoi je résiste persiste". Lorsqu'on est en mode bataille, on se raidit. On perd toute souplesse. Notre esprit est en mode agression. Nous voilà prêt à donner et à prendre des coups. Quand une bataille est terminée, une autre se pointe à l'horizon.

L'une des premières choses que l'on nous montre dans un cours de ski alpin est de rester souple. C'est la meilleure façon d'enchaîner les mouvements et d'éviter les blessures. Vous connaissez la fable du chêne et du roseau? Le chêne, cet arbre fier et fort résiste aux grands vents, mais finit par se briser quand survient l'ouragan, alors que le roseau plie jusqu'au sol puis se relève quand le vent tombe.

J'ai toujours considéré la vie comme un voyage. Voilà qui est beaucoup plus doux comme approche. Un voyage est agréable par définition. En effet, qui n'a pas hâte aux prochaines vacances pour prendre le large, changer d'air? On voit de beaux paysages, on noue de nouvelles connaissances, il nous arrive même des aventures. On en profite pour faire le plein et prendre du recul.

Dans chaque voyage, il y a des étapes. Il y a un temps pour être en mouvement, un temps pour arrêter. Faire le plein, goûter, écouter, apprécier le moment présent. Entendre le vent et le chant des oiseaux, laisser l’eau de la mer nous envelopper de son manteau salé.

Un voyage se déroule-t-il toujours de la plus belle façon, sans anicroches? Non. Si on est mal préparé, on peut rencontrer des embûches. La tempête peut se lever. Des imprévus peuvent se manifester. Toutefois, un bon capitaine inspecte son navire avant le départ, recrute un équipage qualifié, planifie et recalcule sa route. Lorsque la tempête survient, il est aux commandes et fait le maximum pour ramener son navire et son équipage à bon port. Comme le dit l'expression, "C'est dans la tempête qu'on voit un grand capitaine".

Mais alors, si la tempête est si violente que le navire sombre dans l'océan, emportant corps et biens, cela signifie-t-il que le capitaine a échoué à sa tâche? Non, car il y avait quelque chose de plus grand que lui.

Jack et David n'ont pas perdu leur bataille contre le cancer. Le voyage était tout simplement terminé. Quelque chose de plus grand les attendait...